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  • Photo du rédacteurVéronique Vandebroeck-Abeels

Comment mieux supporter les traitements après un cancer du sein

Dernière mise à jour : 17 oct. 2020



Neuf cancers du sein sur dix sont guéris s’ils sont traités tôt. Mais le corps et la psyché paient d’un lourd tribut cette force de frappe.



Les soins de support sont là pour soutenir et accompagner les femmes. Et les aider à tenir jusqu’à la guérison.

Ce qui est primordial, c’est de guérir le cancer, mais si on peut y parvenir en évitant aux malades de souffrir et en améliorant le plus possible leur qualité de vie, c’est l’idéal. C’est précisément la mission des soins de soutien psychologique, la Kinésithérapie, les soins esthétiques, l’activité physique adaptée… afin d’atténuer voire de juguler ou de prévenir les conséquences physiques, psychiques et sociales des traitements.

Ce qui améliore les chances de guérison et l’espérance de vie. Un accompagnement essentiel donc, pour prendre soin de soi et de son corps blessé. Pour la santé physique et psychique qui permet de garder un certain bien-être et de rester debout pour s’ancrer dans la vie. Pour diminuer l’anxiété, le stress et l’épuisement et ainsi aiguiser ses forces. Pour diminuer les troubles du sommeil et la fatigue. Pour empoigner le cancer à bras-le-corps avant d’en sortir possiblement victorieuse.

S’appuyer sur un soutien psychologique

Beaucoup de femmes se disent : “Je vais prendre sur moi” et, au final, elles s’enferment dans leur détresse. La première chose qu’on leur dit, c’est qu’elles ont le droit d’aller mal. Avoir un cancer du sein, c’est faire l’expérience d’une maladie potentiellement mortelle qui confronte, souvent pour la première fois, à une immense vulnérabilité. C’est d’autant plus angoissant que les femmes vivent des bouleversements qui questionnent leur conception de la vie, leur place sur terre, leur rapport à la mort, à la féminité. Elles doivent surmonter des changements corporels majeurs, les chambardements dans leur vie sexuelle, mais aussi quotidienne, où les rôles qu’elles y tiennent sont bousculés. C’est un véritable tournant qui nécessite un travail de maturation long, qui passe par des phases de détresse psychique, avant d’aller mieux.

Mettre en mots le désarroi ressenti avec un psycho oncologue, un psychiatre en oncologie ou dans un groupe de parole permet de desserrer l’étau des angoisses qui paralysent, d’ouvrir les vannes des émotions qui vrillent le corps et d’éviter que la colère, le sentiment d’impuissance, les peurs et la tristesse n’ajoutent de la violence à celle des traitements. Libérer sa parole, c’est aussi une manière de se réapproprier sa vie pour moins subir la maladie et mieux accepter les fragilités qu’elle induit. Un piège est la tendance actuelle à la psychologie positive exacerbée, où il faudrait être une battante pour guérir, qui valorise les femmes guerrières qui luttent contre le cancer avec beaucoup de courage et de détermination en continuant à tout gérer : famille, travail, couple… Cela n’aide pas celles, nombreuses, qui sont plus fragiles et qui passent par des phases de découragement et de dépression.

Enfin, la sophrologie et la méditation de pleine conscience, encadrées par des professionnels formés à l’oncologie, aident à mieux circonscrire l’anxiété et le stress, et à ne pas se laisser asservir par les émotions douloureuses.

Faire de la Kiné Post-mastectomie

Une rééducation pour quoi faire?

L'intervention chirurgicale qui vient d’avoir lieu, quelle qu’elle soit (tumorectomie, mastectomie avec prélèvement des ganglions de l’aisselle, curage axillaire isolé ou prélèvement du ganglion sentinelle), peut éventuellement provoquer un enraidissement de l' épaule et limiter les gestes au niveau du bras.

Afin de prévenir cette raideur et d' aider à retrouver le plein usage du membre supérieur, tout en conservant une bonne statique rachidienne, je vous propose de mettre en place une kinésithérapie douce de séries de mouvements, associée à des exercices de respiration ainsi que des massages visant à décontracter votre épaule et la région cervicale.

Parallèlement, il est important que la patiente prenne des précautions lors de ses occupations journalières, afin de prévenir l'apparition d'un éventuel œdème du membre supérieur ou lymphœdème.

Je propose donc des séances de Drainage Lymphatique Manuel.

Dans un premier temps le drainage lymphatique manuel (DLM) est l’essentiel des séances de kinésithérapie. De nombreuses techniques existent mais il ne s’agira jamais de « vider » l’œdème du bras. Les manipulations visant à stimuler le système lymphatique déficient ou les nouvelles voies de drainage qui pourraient s’être mises en place, il est souhaitable de les effectuer plusieurs fois par semaine au début.

Si le lymphœdème ne régresse pas et gêne la patiente, un bilan avec le kinésithérapeute précise le traitement intensif à envisager.

Celui-ci est quotidien pendant une à trois semaines et les séances de DLM sont complétées par un bandage spécifique gardé la nuit jusqu’à la séance suivante pour conserver l’effet réducteur sur l’œdème.

Quand démarrer la rééducation ?

Dès le lendemain de l’intervention par des petits exercices simples. La patiente peut ensuite les pratiquer, seule, progressivement et quotidiennement. Ils permettent de redonner une autonomie articulaire et musculaire à l'épaule, de la souplesse à la cicatrice et de l’aisance aux mouvements quotidiens. C'est le chirurgien qui peut prescrire des séances de rééducation post opératoire pour poursuivre ce travail après l' hospitalisation.

Judicieusement il est conseillé de débuter cette rééducation à J+15 postopératoire, surtout si on constate une modification dans l’usage du bras.

Le kinésithérapeute, en utilisant des techniques spécifiques orientera également correctement pour permettre de vivre pleinement la vie.

Ces mouvements de kinésithérapie doivent être pratiqués lentement, de façon symétrique, sans charge ni à-coup. Ils sont associés à une respiration calme et contrôlée.

Choisir une activité physique adaptée

Les séances de sport permettent de se réapproprier son corps et de travailler sur la globalité du corps y compris sur les parties touchées par les traitements.

Il s’agit de se réapproprier son corps en maintenant et en développant la fonction articulaire, musculaire, et cardio vasculaire ; pour prendre confiance en soi, positiver son image et créer des liens sociaux.

Quelle activité physique en cancérologie ?

Face aux transformations physiques et aux effets psychologiques liés au cancer, il est important de redécouvrir des sensations agréables avec son corps. La pratique d’une activité physique, accompagnée par des professionnels spécifiquement formés, est le meilleur moyen de se réapproprier son corps.

Ex : La Marche Nordique, Les cours de gym. collective douce, le Yoga, etc

Lutter contre la maladie et se réapproprier son corps

L’estime de soi (autoévaluation de notre valeur ou de notre mérite) peut être affectée par la maladie.

Le fait de prendre la décision de pratiquer une activité physique, de prendre un temps pour soi hors des soins, de se découvrir progressivement capable de faire des choses qu’on ne pense pas pouvoir faire, contribue à redonner confiance en soi et en son corps.

Les bénéfices des exercices visent à :

• apaiser les muscles tétanisés et les articulations endolories

• renforcer musculairement

• assouplir

• se réapproprier son schéma corporel

• permettre d’évacuer tensions et stress accumulés

• retrouver un meilleur repos et sommeil

• apprendre les positions justes et la respiration juste

• redonner du souffle et de l’endurance

• faire retrouver le plaisir de l’effort physique, stimulé par la dynamique de groupe

• mener vers un mieux-être et une redécouverte confiante des capacités

• faire éloigner la maladie le temps des exercices

• retrouver vitalité et plaisir de bouger par des séances toniques et par une pédagogie bienveillante et positive.

• aider à mieux traverser les traitements et accroisse les chances de guérison. Le risque de récidive du cancer diminuerait de 50 % quels que soient son âge, son poids et ses facteurs de pronostics.

Paroles de patients:

« Je n'avais jamais été sportive. Maintenant j'y arrive mais aussi j'y ai pris goût». Cathy, 43 ans

«C’est prendre un temps pour soi hors des soins». Marie, 54 ans

« Parfois, j'oublie même que j'ai un cancer». Carine, 52 ans

Préserver le désir

Comment avoir envie d’avoir envie quand la peur de mourir verrouille le ventre, comment se sentir désirable quand sa féminité est mutilée ? 41 % des femmes estiment que leur vie sexuelle est la victime collatérale des traitements. Parmi les 71 % qui font régulièrement l’amour, 58 % témoignent d’une libido exsangue et 51 % de difficultés à atteindre l’orgasme.

La sexualité fait pleinement partie de la qualité de vie, cela ne doit pas être tabou.

Les femmes ont surtout besoin d’être rassurées, d’entendre que l’altération du désir est directement liée aux traitements, et donc normale. D’entendre aussi leur homme dire : “Ne t’inquiète pas, pour moi ça va, nous prendrons le temps.

D’ailleurs, beaucoup de couples se renforcent pendant la maladie. La complicité, la tendresse et l’amour font beaucoup pour le désir, à condition d’oser se parler, d’exprimer ce que l’on ressent, pour éviter que des non-dits s’installent, car chacun veut protéger l’autre.

Ce qui est tout aussi crucial, c’est de rester en lien avec son corps. Il faut se toucher encore et encore et se toucher les seins. Il faut se réapproprier cette partie de soi blessée pour qu’elle continue à exister physiquement, alors qu’on a tendance à la placer à côté de soi.

Ce qui signifie aussi accepter que l’autre nous touche…Là encore, il faut se laisser le temps de cicatriser, dans sa tête comme dans son corps, d’en accepter les changements, de reprendre confiance.

Certaines, qui ont perdu un sein, auront besoin d’être reconstruites pour se dévoiler. On peut aussi réinventer sa sexualité avec d’autres modes de fonctionnement que l’acte sexuel, des caresses, des massages, de la sensualité…

Puis, après les traitements, pour effacer le plus possible les séquelles subies par la muqueuse vaginale, telle que la sécheresse invalidante, des séances gynécologiques de laser vaginal pulsé permettent d’en régénérer la paroi et de lui restituer hydratation, souplesse et tonicité.

Pour faire un pas de plus vers l’harmonie retrouvée. Au nom du plaisir… de la vie.

Ré apprivoiser l’image de soi

Le maquillage et les soins esthétiques stimulent la force de vie des femmes. Car quand une femme se plaît davantage, elle renoue avec la petite flamme de vie qui se trouve au fond d’elle. Elle se projette dans le futur, gagne en assurance, reprend sa place dans la société et finalement se sent plus solide psychiquement pour endurer les traitements. Et c’est peu dire que l’esthétique contrebalance la déflagration des traitements. Ces soins permettent de préserver une image de soi positive et de ne pas laisser s’éroder l’estime de soi au fil des mois. Et peut-être aussi de commencer à se reconstruire en réinvestissant sa féminité fragilisée. Les ateliers de maquillage, les soins de pédicure, le conseil en image accompagnent les changements corporels, du choix de la perruque à la mise en valeur du corps.

Les soins dermatologiques restaurent, quant à eux, le bien-être cutané perdu : la peau ultrasensible et desséchée est réhydratée, les prurits apaisés. Et tandis que l’inconfort s’efface, le soin permet de glisser vers un moment suspendu, hors de la maladie. Une douceur qui tranche avec l’agressivité des traitements, qu’imprime la mémoire, et dans laquelle on peut puiser des forces pour se battre.

Les massages corporels, parce qu’ils réveillent le plaisir sensoriel d’être touchée, loin de tout geste médical, réconcilient avec leur corps celles qui s’en sont émotionnellement coupées.

L’olfactothérapeutie fait travailler la mémoire olfactive muni de languettes de papier imprégnées des odeurs du quotidien – cuir, savon, herbe coupée, épices,. .L’odorat est le seul sens aussi directement lié au système limbique, le siège des émotions dans le cerveau. Ainsi, en faisant sentir une odeur, on peut réactiver le souvenir de celles perdues.

Des cures thermales dédiées à l’après-cancer du sein

Si chacune a sa spécificité, toutes proposent des soins dermatologiques, diététiques, esthétiques et de l’activité physique.


N’hésitez pas à me contacter si vous avez quelques questions à aborder ou

si vous souhaitez prendre un rendez-vous :

Véronique Abeels, Kinésithérapeute,

spécialisée en Abdomino- Pelvi- Périnéologie, Périnatalité et Sexologie

veronique@kineabeels.be ou 0495 51 06 95 ou 010 84 19 69


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