Il existe plusieurs mythes et fausses croyances courantes sur l'endométriose. Voici quelques-unes des plus répandues :
Croyance 1: L'endométriose… ce n' est pas juste des règles douloureuses.
Réalité : L'endométriose va au-delà des douleurs menstruelles normales. Elle peut causer des douleurs intenses tout au long du cycle menstruel, pas seulement pendant les règles.
il n’est pas normal d'avoir une douleur intense, invalidante au ventre pendant les règles et qui ne passe pas avec du paracétamol...
Croyance 2 : La douleur liée à l'endométriose n’a lieu que pendant les règles.
Réalité : La plupart des personnes ayant déjà entendu parler de l’endométriose associent les douleurs à la période des règles. C’est le cas lors des premiers stades de la maladie. Cependant, à mesure que l'endométriose se développe et se propage, l'inflammation devient plus active. Cela provoque des douleurs en dehors des règles, par exemple en allant aux toilettes, pendant les rapports ou lors de l'ovulation, ou même au quotidien, qui, non traitées, finissent par entraîner des douleurs pelviennes chroniques.
Croyance 3 : L'infertilité est le seul symptôme de l'endométriose.
Réalité : Bien que l'infertilité puisse être un symptôme, de nombreuses femmes atteintes d'endométriose n'ont heureusement pas de problèmes de fertilité. Les symptômes peuvent varier d'une personne à l'autre.
Croyance 4 : L'endométriose est une maladie rare, dont le diagnostic reste difficile.
Réalité : L'endométriose est fréquente puisqu’elle affecte environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Diagnostiquer une endométriose ne pose pas de difficultés particulières, à condition que les médecins pensent à la maladie face à une femme qui explique avoir mal au ventre tous les mois, des troubles digestifs pendant ses règles, et/ou très mal pendant les rapports sexuels. Ces signes doivent amener à valider le diagnostic avec une échographie du bas-ventre, éventuellement une IRM.
Croyance 5: L'endométriose n'affecte que les femmes plus âgées.
Réalité : L'endométriose peut affecter les femmes dès leur première menstruation et tout au long de leur vie reproductive. On rencontre malheureusement de plus en plus de jeunes femmes qui souffrent de formes sévères d’endométriose.
Croyance 6: La grossesse guérit l'endométriose.
Réalité : Chez une femme enceinte, l’endométriose n’est plus sujette au cycle menstruel, et les douleurs sont donc moins présentes. Mais la grossesse n’est pas un médicament, et les symptômes reviennent en général après le retour de couches, dès que les hormones retrouvent leur niveau habituel.
Croyance 7 : L'hystérectomie est un remède définitif et suffit à soigner l'endométriose.
Réalité : L'endométriose implique la croissance de tissu semblable à l'endomètre en dehors de la cavité utérine sur différents organes. Ainsi, simplement retirer l'utérus (hystérectomie) ne garantit pas l'élimination de toutes les cellules endométriales.
Si pour certaines personnes, cette technique assure une certaine tranquillité pendant quelques années, pour d’autres, l’endomètre peut se reformer très rapidement.
L'hystérectomie reste un acte chirurgical lourd qui ne convient pas à toutes les femmes et qui a aussi ses inconvénients. C’est bien l’endomètre, et pas l’utérus, qui cause la douleur. Il existe donc d’autres techniques à essayer avant de passer par une opération aussi radicale !
Croyance 8: Les douleurs pendant les rapports sexuels sont normales pour certaines femmes.
Réalité : Les douleurs pendant les rapports sexuels peuvent être un symptôme d'endométriose et ne doivent pas être ignorées ou considérées comme normales. Il est important de sensibiliser sur ces fausses croyances pour encourager une meilleure compréhension et un diagnostic précoce de l'endométriose, ainsi qu'un traitement approprié pour améliorer la qualité de vie intime et quotidienne des femmes touchées.
Croyance 9: il n'y pas de solution contre l'endométriose.
Réalité : Certains professionnels de santé mal renseignés sur l’endométriose estiment parfois qu’un diagnostic serait "inutile", car il n’existe pas de traitement pour soigner cette maladie, . Pourtant, de nombreuses solutions permettent d'aider les personnes souffrant d’endométriose à réduire leurs symptômes les plus handicapants. Les questions de douleur et de fertilité doivent être traitées au cas par cas.
Croyance 10 : Les recherches sur l'endométriose sont au point mort.
Réalité: C’était presque vrai, mais, heureusement, des dernières années les choses bougent dans le bon sens. Ce qu’il faut saluer, c’est la création de différentes fondations et d'associations de recherche dédiées à l’endométriose, qui œuvrent pour la reconnaissance de la maladie, ainsi que pour informer la communauté scientifique, les professionnels de santé, les pouvoirs publics et le grand public des avancées de la recherche sur la maladie. Leur but est aussi de parvenir à la mise en place de nouveaux traitements, de nouveaux outils de diagnostic et des solutions contre la douleur pour soulager les millions de femmes atteintes de cette pathologie.
Véronique Vandebroeck Abeels :
Kinésithérapeute spécialisée en Abdo- Pelvi- Périnéologie, Périnatalité
et Sexologie clinique
+32 495510695 veronique@kineabeels.be
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